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Récit de vie de Monsieur Pascal DARRAH, Producteur à Témédja (Amou)

M. Pascal à Amlamé, ce 02/12/2021

Je m’appelle Triomphe PascalDARRAH AFANGBEDJI, 51 ans, marié et père de 3 enfants (dont 2 filles).  Né et originaire de Bè Kpota Dzifa à Lomé, où j’ai fréquenté jusqu’au lycée. J’ai un esprit assez curieux et aime toujours découvrir du nouveau. C’est ainsi qu’en 23 ans, j’ai voyagé dans 08 pays Africains où j’ai acquis différentes expériences entre 1986 et 2010

En effet, dans mon aventure, j’ai été tour à tour enseignant, styliste, créateur de modes et évènementiel, pasteur ou agronome à Yopougon, à Accra en Afrique du sud, au Nigéria etc.

Après ma formation de 4 ans en agronomie en Afrique du sud, j’ai travaillé au Nigéria dans la ferme agropastorale de l’ex-président Obasanjo, avant d’être sollicité pour initier une ferme similaire à Ansongo Ota.

 Revenu au Togo en 2010, j’avais démarré dans notre maison familiale à Lomé Bè Kpota un élevage d’Autriches, de lapins, des pigeons de race et des bœufs du Mali.

En 2014, j’ai démarré ma ferme ‘Triomphe’ qui se situe dans le village de Kpélé-Adéta où je pratiquais l’élevage et la production agricole biologique sans aucun intrant chimique sur un terrain de 5 hectares que j’avais acquis.

 Arrivé à Témédja en septembre 2019, j’ai loué une maison en abandon qui m’a demandé assez de travaux de réhabilitation et beaucoup de dépenses. Je manquais alors d’argent pour mettre en place mon élevage. Au départ, je détestais beaucoup les institutions de microfinance car je considère que la plupart exploite les clients. J’ai un ami conducteur de tricycle qui m’a parlé pour la première fois de Assilassimé ; J’ai trouvé leur façon de faire assez différente et j’ai voulu ‘tenter voir’. C’est ainsi que j’ai adhéré au groupe ‘AMEN’ et commencé les formations initiales avec eux en 2020. Je suis à mon deuxième crédit d’un montant de 200 000 F CFA ; (le premier reçu était de 100 000 Fcfa). Ces crédits m’ont permis l’approvisionnement en aliment pour conduire des poussins issus de ma couveuse. J’ai actuellement plus de 1000 têtes de poulets naturelles très recherchés dont 250 géniteurs et 550 prêts à vendre. Je les vends à 5000 FCFA minimum dès 3 mois d’âge ; J’ai aussi des lapins, des escargots sans oublier le maraichage biologique dans lequel je produis actuellement de la tomate bio sur commande d’un supermarché. Je reçois surtout des commandes de l’étranger.

J’ai en projet d’acquérir un nouveau terrain de 10 hectares dans le canton d’AmouOblo sur lequel je dois m’investir plus pour la production de la variété de tomate ‘PEP tomate’ très appréciée et du piment aussi, ceci afin d’honorer des demandes très fortes.

Je suis reconnaissant à Assilassimé d’avoir initié ce projet de formation de ses bénéficiaires sur les intrants agricoles écologiques ; je pense que c’est un projet très important qui va contribuer à réduire l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture, préserver l’environnement et surtout la santé de l’homme (producteurs et consommateurs).

Démonstration de fabrication de pesticide à base de plantes (2/12/2021 à Amlamé)

Régulièrement, je fais des partages d’expérience pour encourager mes voisins à s’engager aussi dans la production bio ; certains pensent que c’est difficile et qu’ils ne vont pas gagner assez avec ces techniques, mais c’est pure ignorance ! Moi je suis prêt pour soutenir cette action afin que tout le monde sache que l’agriculture BIO c’est l’avenir et que c’est plus rentable que l’agriculture avec les produits dangereux. Grace à ces unités de bokashi et biopesticide ces intrants seront disponibles et accessibles dans toute la préfecture et moi je veux être un distributeur.

D’ailleurs, j’ai commencé une recherche pour sortir aussi un herbicide biologique. Les formateurs de cet atelier sont intéressés et m’ont déjà rendu visite ; nous avons convenu de travailler ensemble dessus. Bientôt la gamme des intrants organiques sera complète (Herbicides, fertilisants organiques et biopesticides) pour ne plus avoir revoir recourt aux produits chimiques nuisibles dans la production agricole.

 

Je suis très content de cette rencontre de formation et surtout de ce qui va suivre dans la collaboration pour changer la vie des producteurs à commencer par ceux qui sont dans Assilassimé. A partir de ces unités de bokashi et biopesticide, je suis sûr que tout le Togo va bientôt commencer par parler de nous !